Le burn-out est malheureusement devenu de plus en plus commun. Les arrêts maladies et l’absentéisme coûtent cher aux entreprises aujourd’hui et ont des conséquences terribles sur les individus.
J’ai fait un burn-out il y a 11 ans. A l’époque c’était un mot encore peu utilisé voire tabou. Aujourd’hui il est devenu presque commun et certaines entreprises se disent « dans la norme » quand elles relèvent les statistiques des employés touchés. Mais rien de tout ceci n’est normal. Face à ce fléau, il semble que notre société soit quelque peu démunie, même si peu à peu des mesures commencent à voir le jour. Pourquoi ? Parce que cette « maladie » pas encore reconnue comme telle d’ailleurs, a de multi-causes et de multi-conséquences, autant sur la santé physique, que mentale et émotionnelle de la personne. Les liens de causes à effets sont extrêmement difficiles à évaluer. Les statistiques et les recherches sont malheureusement biaisées car de nombreuses personnes en burn-out le vivent de manière cachée pour éviter les jugements voire les sanctions. Si les causes sont multiples, cela signifie que les responsabilités le sont également. Comme dans tout type de relation, il y a une part de responsabilité de chaque côté. Si les entreprises sont clairement appelées aujourd’hui à entamer une vraie réflexion, il est aussi primordial que l’individu se questionne sur lui-même. Le troisième aspect est notre mode de vie, et notre société, et de cela nous sommes tous et toutes responsables; il est donc essentiel que nous fassions tous un travail de prise de conscience. Il s’agit bien d’une question sociétale et systémique qui nous ramène à la notion de sens. Mais le sens c’est à nous de le créer. Il est facile de dire que c’est la faute de l’autre. C’est un réflexe courant et humain. D’un côté beaucoup de salariés pensent que c’est la faute de leur entreprise, de leur environnement de travail, de la quantité ou la mauvaise répartition des tâches, des objectifs irréalistes, de la pression extérieure, d’un mauvais management, de relations toxiques, etc. De l’autre côté on trouve des employeurs qui auraient tendance à dire que si leur employé est en burn-out c’est parce qu’il ne sait pas gérer le stress, voire qu’il est faible, ou encore trop ou pas assez qualifié, etc. Et s’il y a du vrai dans tout ça, il me paraît important qu’un dialogue plus authentique et bienveillant s’installe. Car on sait que ce n’est pas en rejetant la faute sur l’autre qu’on va trouver des solutions. A force que tout le monde fasse semblant, porte des masques, de plus en plus de gens s’écroulent quand il est déjà trop tard. Alors qu’il suffirait qu’on commence à s’autoriser à dire quand les choses ne vont pas, à accepter et communiquer notre vulnérabilité au fur et à mesure, tout simplement. Et en face il suffirait d'une oreille ouverte, attentive, compréhensive. Ce n'est pas si compliqué...Cela demande un esprit critique constructif envers l’autre mais aussi envers soi. Cela demande d’être capable de prendre de la distance, comme dans une relation pour voir ce qui vient de soi et ce qui appartient à l’autre, pour se retrouver et réfléchir ensemble à des solutions créatives. Cela revient à se demander : qu’est-ce que j’ai le pouvoir de changer, d’abord en moi? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Comment je me ressource, de quoi j’ai besoin ? Comment je passe mon temps ? Est-ce que mes activités me nourrissent ou me pourrissent ? Qu’est-ce je lis, qu’est-ce que j’écoute, de quoi est-ce que je me nourris (au sens propre et figuré) ? Est-ce que je crée du sens et de la joie pour moi et les autres ou est-ce que je fais plutôt des activités qui baissent ma vibration ? Quels sont les liens que je peux et veux créer avec les autres ? Et ces questions autant l’employé que l’employeur doivent se les poser. La peur est souvent l’énergie amène à rejeter la faute sur l’autre. Se remettre en question demande du courage. Remettre en question notre société et nos habitudes demande du courage. Changer demande du courage. Si de plus en plus de gens tombent malade, c’est bien parce que notre manière globale de fonctionner cloche; c’est à nous de nous guérir pour guérir la société, en faisant à la fois un travail individuel et collectif. Nous avons besoin de recréer du sens et de recréer du lien, de vrais liens. ... A suivre...
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AuthorSylvie Meynier Categories
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